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Les vermifuges chez les chiens et les chats : tout savoir pour protéger nos compagnons

29 septembre 2025
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Les parasites intestinaux représentent un enjeu important pour la santé de nos animaux de compagnie, mais aussi pour la santé de leurs propriétaires. Invisibles à l’œil nu pour la plupart, ces hôtes indésirables peuvent non seulement causer de sérieux troubles digestifs et affecter le bien-être général de votre compagnon, mais également transmettre des maladies aux humains de leur entourageen particulier les enfants.

Heureusement, des traitements adaptés, en curatif ou en préventif, permettent d’apporter une solution efficace à ces menaces.

Pourquoi faut-il vermifuger régulièrement ?

Les vers intestinaux sont présents dans l’environnement de nos animaux et ils peuvent être infestés au quotidien. Que ce soit par ingestion d’œufs présents dans le sol, par ingestion de puces, par contact avec des aliments ou excréments contaminés, ou même par transmission de la mère aux petits, la contamination peut survenir à tout moment. Chez les chiots et chatons, cette infestation peut être particulièrement grave, entraînant retards de croissance, anémie et troubles digestifs sévères.

Les vers les plus fréquemment rencontrés incluent :

Les ascaris

Ces vers ronds (ou nématodes) vivent dans l’intestin des chats et des chiens et on peut parfois les observer dans les crottes ou les vomissements. Les animaux peuvent être contaminés par ingestion de viande contaminée, par voie transplacentaire de la mère aux petits ou même au cours de la lactation. Ainsi, de très nombreux chiots ou chatons viennent au monde déjà infestés. Ils risquent de connaître d’importants retards de croissance, et dans des cas extrêmes, décéder en raison de l’obstruction de l’intestin.

Ils peuvent contaminer les enfants, raison pour laquelle il est recommandé de protéger les aires de jeux des enfants de tout risque de contact avec les déjections animales.

Un bac à sable doit toujours être protégé de l’incursion d’animaux. (Image Pixabay)

Les ankylostomes

Ce sont de petits vers ronds de 5 à 15mm de long que l’on peut parfois observer dans les selles. Cependant, il est assez difficile de savoir si un chien ou un chat est infesté. Certains symptômes peuvent être observés, notamment en cas de forte infestation : selles foncées avec présence de sang digéré, anémie, toux. Afin de prévenir la réinfestation, il est conseillé de ne pas laisser de déjections dans l’environnement de vos animaux.

Les trichures

Les œufs sont excrétés dans les matières fécales et peuvent résister plusieurs années dans l’environnement. Les animaux se contaminent en léchant ou ingérant les œufs qui ensuite, éclosent dans l’intestin. Ils peuvent provoquer retards de croissance, anémie, anorexie.

Le Dipylidium

C’est un ver plat. Son cycle présente la particularité de nécessiter un hôte intermédiaire : la puce. Les larves de puces ingèrent des œufs de dipyllidium dans l’environnement. A l’âge adulte, ces puces infestent les chiens et les chats qui souvent les avalent en voulant s’en débarrasser. Les larves de dipillydium présentes dans la puce se fixent alors dans l’intestin.  Compte tenu du cycle de ce parasite, le traitement doit inclure une lutte contre les puces. A défaut, l’animal pourra se recontaminer.

D. caninum ex dog. Given by Peter Schantz. CDC’s Division of Parasitic Diseases (DPD), Public domain, via Wikimedia Commons

Les échinocoques

Les échinocoques sont de petits vers parasites responsables de maladies graves chez l’homme appelées échinococcoses. Ces parasites vivent principalement dans l’intestin des carnivores comme les chiens, les renards ou les loups. L’homme peut être contaminé accidentellement en avalant des œufs microscopiques présents dans l’environnement, notamment via des aliments souillés ou le contact avec des animaux infestés. Une fois dans l’organisme humain, les larves forment des kystes hydatiques qui se développent lentement dans divers organes, principalement le foie et les poumons, pouvant causer des complications graves.

À quelle fréquence vermifuger ?

Le rythme de vermifugation varie selon l’âge et le mode de vie de l’animal. Les chiots et chatons nécessitent un traitement à fréquence élevée : toutes les deux semaines jusqu’à l’âge de deux mois, puis mensuellement jusqu’à six mois. Cette fréquence élevée s’explique par leur l’immaturité de leur système immunitaire et la contamination par la mère (placenta et lait).

Pour les adultes, la fréquence dépend du mode de vie.

  • Un chat d’intérieur strict pourra être vermifugé deux fois par an.
  • Un chien de chasse ou un chat ayant accès à l’extérieur nécessitera un traitement trimestriel, voire mensuel selon l’exposition aux risques.
  • Les animaux vivant avec de jeunes enfants ou des personnes immunodéprimées justifient également une vermifugation plus fréquente.
Adulte, femelle gestante, jeune animal : à chacun son programme de vermifugation (Image- Isselee/123RF)

Choisir le bon vermifuge

Tous les vermifuges ne se valent pas. Les produits disponibles sans prescription en animalerie ou pharmacie possèdent souvent un spectre d’action limité et une efficacité variable.

Les vermifuges prescrits par votre vétérinaire offrent une protection plus complète et sont dosés précisément selon le poids de votre animal.

Il existe plusieurs formes galéniques : comprimés, pâtes, pipettes ou injections. Votre vétérinaire vous conseillera la forme la mieux adaptée au tempérament de votre animal et à vos préférences.

Les vermifuges modernes associent plusieurs molécules actives pour couvrir un large spectre parasitaire en une seule prise. D’autres sont spécialisés contre certains types de vers, nécessitant parfois une identification préalable du parasite par analyse coproscopique.

Reconnaître les signes d’infestation

Bien que l’infestation puisse rester asymptomatique longtemps, certains signes doivent alerter : troubles digestifs (diarrhée, vomissements), modification de l’appétit, amaigrissement malgré une alimentation normale, ballonnements, ou présence visible de vers dans les selles ou autour de l’anus.

Chez les jeunes animaux, un retard de croissance, un poil terne ou un ventre gonflé peuvent également évoquer une parasitose intestinale. Dans tous les cas, ces symptômes justifient une consultation vétérinaire rapide pour établir un diagnostic précis.

Prévention et bonnes pratiques

Au-delà de la vermifugation, quelques mesures d’hygiène simples réduisent les risques de contamination : ramassage quotidien des excréments, nettoyage régulier des gamelles et couchages, limitation de l’accès aux zones souillées lors des promenades.

Nous recommandons aux multi-propriétaires de traiter tous les compagnons du foyer en même temps, même en l’absence de symptômes, pour éviter les recontaminations.

Conclusion

La vermifugation est un geste préventif essentiel pour la santé de votre compagnon et celle de votre famille. Un protocole adapté, établi avec votre vétérinaire selon l’âge, le mode de vie et l’environnement de votre animal, garantit une protection optimale contre ces parasites.

N’hésitez pas à nous consulter pour établir ensemble le programme de vermifugation le plus approprié à votre situation.

Copyright VetactionConseil-Clinique vétérinaire des Coquelicots / 2017.